Le « Nein » du ministre allemand de la Défense à l'envoi d'armements à l’Ukraine au-delà des engagements donnés, ainsi que son avertissement sur les lacunes existantes au sein de l'armée allemande, ont fait la une des médias.
Dans une interview au journal Welt am Sonntag, publié samedi premier avril, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a annoncé que l'armée allemande ne serait pas en mesure de combler entièrement ses lacunes d'ici 2030, et ce, alors que Berlin cherche à réorganiser ses forces armées après l'opération spéciale russe en Ukraine.
« Nous savons tous que les écarts existants ne peuvent pas être complètement comblés d'ici 2030... Cela prendra des années. Tout le monde en est conscient », a déclaré Pistorius.
Déjà usée par des décennies de sous-investissement depuis la fin de la guerre froide, la Bundeswehr est dans un état encore pire qu'il y a un an, étant donné que les armes et les munitions données à l'Ukraine n'ont pour la plupart pas encore été remplacées, selon les experts.
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Pistorius a rejeté de nouvelles livraisons d'armes à l'Ukraine à partir des stocks de la Bundeswehr au-delà des engagements annoncés.
« Pour le dire franchement, comme d'autres nations, nous avons un inventaire limité. En tant que ministre fédéral de la Défense, je ne peux pas tout donner », a-t-il déclaré.
Le ministre, qui a été nommé plus tôt cette année, a déclaré que l'augmentation du budget de la défense pour atteindre l'objectif de dépenses de l'OTAN de 2% de la production nationale, contre environ 1,5% actuellement, était sa priorité absolue.
« Si cela est ensuite mis en marche à la fin de la période (législative), alors je serais satisfait », a-t-il ajouté.
L'Allemagne prévoit également une mission navale dans la région indo-pacifique l'année prochaine et intensifie ses partenariats avec des pays clés de la région, tels que le Japon, l'Australie, l'Inde, l'Indonésie, la Corée du Sud et Singapour, a-t-il déclaré, affirmant que la liberté de mouvement de l'Europe dans les mers de la région était « trop remise en question ».